- vulgarisation
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• 1846; de vulgariser♦ Littér. Fait de répandre dans le public. ⇒ diffusion, propagation. La vulgarisation de l'art par les reproductions.♢ (1867) Cour. Vulgarisation scientifique : le fait d'adapter un ensemble de connaissances techniques, scientifiques, de manière à les rendre accessibles à un lecteur non spécialiste. Un ouvrage de vulgarisation.Synonymes :vulgarisationn. f. Action de vulgariser des connaissances.⇒VULGARISATION, subst. fém.A. — Fait de diffuser dans le grand public des connaissances, des idées, des produits. Synon. diffusion, propagation. Vulgarisation artistique, musicale; vulgarisation des connaissances, de la culture, de l'enseignement, des idées; instrument de vulgarisation. Je prie Henry Houssaye de m'envoyer une brochure qu'il vient de publier sur le mot de Cambronne (...) je parais très-désigné pour lire sa brochure, ayant tellement contribué, dit-on, à la vulgarisation du Mot (BLOY, Journal, 1907, p. 354). Le développement de l'égalité sexuelle par les vagues de sport, la mise à nu des femmes dans les music-halls, la vulgarisation de la poudre de riz, des massages et du bas de soie ont tué le mystère indispensable à la primauté féminine et à l'éclat du parisianisme (FARGUE, Piéton Paris, 1939, p. 183).— En partic. Fait d'adapter des notions, des connaissances scientifiques ou techniques afin de les rendre compréhensibles au non-spécialiste; reformulation d'un discours spécialisé qui consiste généralement à le débarrasser de ses difficultés spécifiques, de ses caractères techniques afin de le rendre accessible au grand public. Livre, manuel, revue de vulgarisation; vulgarisation médicale, scientifique. Il y a une vulgarisation noble, qui respecte les contours de la vérité scientifique, et qui permet à des esprits simplement cultivés de se la représenter en gros (BERGSON, Deux sources, 1932, p. 253).B. — Péj. Fait de devenir, de rendre vulgaire, banal ou trivial; fait de perdre sa distinction. Vulgarisation d'une personne, d'un milieu, d'un paysage, d'un spectacle; vulgarisation du goût. C'est à Delaroche et à Meissonnier que nous devons cette mesquinerie et cet encanaillement, cette vulgarisation de l'art (PÉLADAN, Décad. esthét., Salon de 1883, 1888, p. 139). Je ne retrouve plus (...) cette puanteur noble et ces sourires de pègre sentimentale qui honorent encore aujourd'hui Marseille ou Hambourg. La vulgarisation a déferlé sur ces chaînes de décrépitude (FARGUE, Piéton Paris, 1939, p. 136).Prononc. et Orth.:[
]. Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. A. 1846 « action de mettre à la portée de tous » (MICHELET, Peuple, p. 80); 1867 ouvrages de vulgarisation (ZOLA, Th. Raquin, p. 19). B. 1888 « fait de rendre vulgaire, de faire perdre toute distinction » (PÉLADAN, loc. cit.). Dér. de vulgariser; suff. -(a)tion. Fréq. abs. littér.:46.
vulgarisation [vylgaʀizɑsjɔ̃] n. f.❖1 Fait de répandre dans le public (des connaissances, des idées, etc.). ⇒ Propagation. || La naturalisation (cit. 2), la vulgarisation des idées allemandes sur l'esthétique, en France. || L'extension, la vulgarisation du sens d'un mot (→ Mythe, cit. 10). || Vulgarisation de l'art par les reproductions. ⇒ Diffusion. || Opposition à la vulgarisation des connaissances. ⇒ Obscurantisme.1 (…) l'image de ces dieux devenus d'ailleurs innombrables, du fait d'une continuelle promotion, s'est beaucoup dégradée dans la croyance générale, et la vulgarisation leur a nui.Émile Henriot, Mythologie légère, p. 22.♦ Cour. (1867, Zola). || Vulgarisation scientifique : fait d'adapter un ensemble de connaissances scientifiques, techniques, de manière à les rendre accessibles à un lecteur non spécialiste; reformulation d'un discours portant sur un objet de science, destinée à être comprise d'un plus grand nombre de lecteurs. || Livres, revues de vulgarisation (→ Spectaculaire, cit. 3). — REM. Même en ce sens, le mot acquiert souvent une connotation péjorative.2 Ou tu n'en prends que ce qu'en connaissent les bonnes gens — et alors c'est du mélo, de la vulgarisation, et tu te mets à dos toute une corporation de poètes cathares et d'historiens occultistes (…)F. Mallet-Joris, le Jeu du souterrain, p. 36.2 (XXe). Péj. Fait de rendre vulgaire, banal (qqch.); fait de devenir vulgaire (péj.). || La vulgarisation d'un milieu, d'une personne, d'un genre de spectacle.
Encyclopédie Universelle. 2012.